Me Philippe Viau-Dupuis
Me Philippe Viau-Dupuis : l’euphorie du coureur
Par Mélanie Dugré, avocate
(Article diffusé le 26 janvier 2021)
D’entrée de jeu, Me Philippe Viau-Dupuis s’exclame : « Si je n’avais pas eu le sport dans ma vie, j’aurais sans doute reçu un diagnostic de TDAH ». Petit garçon actif et fougueux, Philippe a trouvé dans le sport une façon de canaliser son énergie débordante.
Dans la foulée de la campagne EN-CORPS visant à sensibiliser les membres de la communauté juridique à l’importance d’adopter de saines habitudes de vie afin de maintenir une bonne santé physique, le Barreau de Montréal est heureux de présenter un athlète exceptionnel incarnant l’essence du message de la campagne EN-CORPS.
Bien qu’il ait vu le jour au sein d’une famille de juristes, Me Viau-Dupuis se destinait à une carrière en psychologie, mais avant de confirmer son choix, il s’est consacré corps et âme au sport d’endurance et plus particulièrement au vélo, discipline pour laquelle il a un coup de foudre dès l’âge de 8 ans.
À 11 ans, Philippe s’illustre dans de nombreuses compétitions de vélo de montagne et à 14 ans, il récolte le titre convoité de vice-champion québécois au Mont-Ste-Anne. À 17 ans, il bifurque vers le vélo de route avec l’objectif avoué de rouler parmi les professionnels, ce qu’il réalisera à 20 ans en se joignant à l’équipe Sympatico.
Bien que dédié à son sport, Philippe poursuit ses études, mais l’exigence d’obtenir un doctorat afin de pratiquer comme psychologue commence à le rebuter. Après une année sabbatique au cours de laquelle l’équipe Sympatico se dissout, Philippe s’interroge sur son parcours académique. Au terme d’une discussion avec son père, Philippe prend le chemin de la Faculté de droit de l’Université Laval.
« J’ai rapidement été attiré par le droit criminel et il ne faisait aucun doute dans mon esprit que je voulais plaider et aller à la cour », explique-t-il. Grâce au covoiturage avec un ami à l’emploi du Service des poursuites pénales du Canada (SPPC), Philippe décroche un emploi étudiant, qu’il conservera toute la durée de ses études. Il travaillera notamment sur la poursuite pour fraude contre Imperial Tobacco, un gigantesque dossier qui lui permettra de se familiariser avec l’univers du SPPC. C’est donc sans surprise que Me Viau-Dupuis amorce sa carrière d’avocat au sein du SPPC, où il œuvre toujours.
Pendant ses études, le vélo demeure présent dans la vie de ce sportif qui, toujours animé d’un vif esprit de compétition, se joint à l’équipe de vélo de route Sleaman Clear Radio Énergie. Avec ses coéquipiers, il récolte de nombreux prix et trophées — notamment lors des Mardis cyclistes de Lachine — et parcourt facilement 20 000 à 25 000 kilomètres par année, en plus de pratiquer le ski de fond et la musculation l’hiver.
L’amour lui fait ensuite découvrir la course à pied. En 2007, Philippe visite régulièrement sa conjointe à New York, où elle fait un post-doctorat en virologie. Comme la pratique du vélo en sol new-yorkais est semée d’embûches, il accepte l’invitation de sa conjointe de l’accompagner dans une sortie avec un club de coureurs. « Je me suis initié à la course à pied — un sport que je jugeais jusqu’alors franchement détestable — mais à ma grande surprise, j’ai découvert l’effet du peloton de vélo grâce aux intervalles organisés et je me suis rapidement inscrit à des courses organisées », se souvient-il. Au printemps 2009, il complète son premier demi-marathon en 1 h 19.
Philippe Viau-Dupuis fait éventuellement la connaissance de l’entraîneur réputé Dorys Langlois, qui devient un mentor et un ami. Question de maximiser le volume d’entraînement et d’intégrer son mode de vie actif à sa conciliation travail / famille, il développe l’habitude de se rendre au travail et d’en revenir en courant, une habitude qu’il conserve encore à ce jour. « Je suis rapidement devenu « la drôle de bibitte du SPPC » qui arrive au bureau en tenue de sport », explique-t-il en riant, tout en remerciant son employeur pour sa grande ouverture d’esprit. N’empêche que sa rigueur et sa persévérance lui permettent très vite de s’approcher des meilleurs temps québécois en course à pied. De 2012 à 2015, il vit de grosses années avec 160 à 170 kilomètres courus chaque semaine. Il complète son premier marathon en 2014 et termine 3e aux championnats canadiens avec un temps de 2 h 23.
La naissance de sa fille en 2014 ne l’empêche pas de terminer 5e au Marathon de Philadelphie avec un temps de 2 h 20. Son expérience à Boston l’année suivante, avec un temps de 2 h 21 et une 23e place, le rend également très fier, alors que les conditions météorologiques lui ont empoisonné la vie.
Avec cinq marathons à son actif et d’innombrables heures d’entraînement, Philippe est conscient que son corps a livré plus que ce qu’il pouvait espérer. Néanmoins, il rêve de goûter une dernière fois à l’euphorie d’une compétition avant d’amorcer une transition vers un rythme plus modéré. Pandémie oblige, son rendez-vous manqué à Valence lui laisse l’espoir d’une prochaine fois.
Philippe Viau-Dupuis reconnaît que son intensité aurait pu lui jouer de vilains tours et que le sport a été salvateur pour lui. Bien qu’il s’estime comblé par son travail et son rôle de mentor auprès des étudiants et stagiaires du SPPC, le sport restera toujours au cœur de sa vie, au-delà du deuil imminent de la compétition et de la performance de haut niveau. L’avenir nous dira si son initiation à la guitare, amorcée pendant la pandémie, l’entraînera sur le chemin de la compétition musicale !