Me Magali Fournier
Le Mérite du Barreau de Montréal change de nom
Me Magali Fournier recevra le Prix Pierre-Fournier
Par Gislaine Dufault, directrice des communications
(Article diffusé le 5 avril 2018)
C’est pour rendre hommage à un ancien bâtonnier et collaborateur hors-norme décédé subitement l’an dernier, feu Me Pierre Fournier, que le Conseil a décidé de donner son nom au Mérite, une distinction qu’il a lui-même reçue en 2005 en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au Barreau de Montréal. La première à recevoir cette prestigieuse distinction ne pouvait être nulle autre que sa fille, Me Magali Fournier, qui a suivi ses traces en tous points.
Le bâtonnier Brian R. Mitchell aura donc l’honneur de remettre le Prix Pierre-Fournier à Me Magali Fournier lors de l’assemblée générale annuelle du 9 mai prochain. « Pour avoir siégé avec Magali au Conseil et sur divers comités, je sais à quel point elle est dévouée à son Barreau. Toujours préparée, elle livre la marchandise au moment convenu avec rigueur et professionnalisme. Son enthousiasme et sa courtoisie font d’elle une collègue fort agréable à côtoyer », mentionne le bâtonnier Mitchell.
Admise au Barreau en 1996, Me Magali Fournier est avocate de litige chez Brouillette Légal inc., où elle œuvre dans des domaines de droit diversifiés, allant du litige civil et commercial à des domaines plus pointus comme le litige de propriété intellectuelle.
Veterinarius vs Advocatus
À 7 ans, la jeune Magali hésite : sera-t-elle médecin vétérinaire ou avocate ? C’est en secondaire 4 que son choix se précise. En fait, elle procède par élimination… au lendemain d’un examen particulièrement complexe de trigonométrie ! Elle sera donc avocate. Le succès qu’elle a remporté avec les concours oratoires du Club optimiste de sa région, auxquels elle a participé alors qu’elle était au primaire, démontre qu’elle possède les habiletés requises. Présidente de classe au secondaire, vice-présidente de l’association étudiante à l’université, son parcours estudiantin dresse la table à une carrière où l’implication et le dévouement occuperont une place de choix.
Des parents inspirants
Ses parents, Marthe Perron et feu Pierre Fournier, tous les deux avocats, avaient en commun de ne jamais baisser les bras. Pour Magali, « c’est l’héritage le plus précieux qu’ils nous ont légué, cette volonté d’aller au fond des choses, de donner le meilleur de nous-mêmes ». D’ailleurs, sa sœur aînée, Me Anouk Fournier, a reçu cette même distinction en 2008.
Lorsqu’arrivent les études universitaires, c’est à Ottawa que Magali souhaite s’installer. Pour y parfaire son anglais, mais surtout, pour y vivre de façon indépendante et autonome selon le budget bien ficelé qu’elle avait pris soin de préparer… en cachette. Car Pierre, lui, c’est à McGill, son alma mater, qu’il voit sa fille. Sachant pertinemment qu’aucune plaidoirie ne lui permettrait de gagner sa cause — l’argument d’indépendance risquait d’être rejeté et avec dépens —, elle prétendra faussement avoir posté une demande à McGill. Elle ne regrettera jamais son choix et conserve de merveilleux souvenirs de ces quelques années dans la capitale nationale. Quant au mensonge, elle avouera sa faute au paternel quelques années plus tard, non sans lui avoir préalablement servi quelques verres de vin !
Un dévouement chevaleresque
Lorsque Magali est admise au Barreau, c’est son père, alors premier conseiller, qui l’assermente. Ce jour-là, en la prenant dans ses bras, il peine à contenir sa fierté. L’année suivante, devenu bâtonnier, il fait appel à Magali pour aider à bâtir le réseau informatique de la section. Elle venait d’écrire la première page d’une longue et belle histoire.
Magali a une immense feuille de route au Barreau de Montréal. « Mon père, se rappelle-t-elle, était d’avis que c’était notre devoir de nous impliquer dans notre profession ». Dès le début de sa carrière, elle s’implique dans les divers comités et au Conseil, où elle a occupé les postes de représentante du Jeune Barreau, conseillère, première conseillère et, 18 ans après son père, bâtonnière.
L’idée de rebaptiser le Mérite en hommage à Pierre Fournier est venue spontanément à Me Doris Larrivée, directrice générale, tout comme la première à recevoir ce prix devait être Magali. « Le mot dévouement a dû être inventé pour les Fournier, mentionne Me Larrivée. Quand je pense à Magali, plusieurs belles qualités me viennent à l’esprit, mais la première est sans contredit son dévouement sans bornes ».
Quant aux employés du Barreau de Montréal, témoins privilégiés du dévouement du père (à qui on faisait régulièrement appel comme bénévole, mentor, conférencier, comédien, juré, etc.), ils se réjouissent que la fille (à qui on fait régulièrement appel comme bénévole, mentor, conférencière, comédienne, jurée, etc.) soit la première à recevoir le Prix Pierre-Fournier !
Au fil des ans et parallèlement à son implication au Barreau de Montréal, Magali s’implique au Jeune Barreau, au Barreau du Québec, à Éducaloi, à l’Association du Barreau canadien, au Centre communautaire juridique de Montréal, à l’Escadron 613 Saint-Jean/Iberville des Cadets de l’air et à la Fondation Jutras-Geoffroy. Elle trouve même le temps de monter à cheval, une autre passion héritée du paternel et qui donne tout son sens au vocable « chevaleresque ».
Conciliation travail-famille
C’est avec le soutien indéfectible de Louis-Philippe Pleau, son amoureux et complice, que la mère de quatre enfants réussit à jongler avec ses nombreux agendas. « J’ai aussi l’immense privilège d’être bien entourée et de pouvoir compter sur mes proches », admet Magali, reconnaissante de l’aide reçue des membres de cette famille tissée serrée à certains moments plus difficiles.
Pour l’honorable Marie Deschamps, C. C., Ad. E., « Magali est un modèle pour les femmes qui veulent concilier travail et famille. Défi de taille qu’elle relève en conservant l’entrain et le sourire en coin que ses proches lui connaissent, tout en répondant avec calme et aplomb aux demandes que la plupart trouveraient inconciliables : hockey de l’un, anniversaire de l’autre, injonction à préparer et défense à produire ».
C’est donc pour souligner l’apport inestimable de cette avocate au grand cœur, dont l’énergie n’a d’égal que le sens du devoir accompli, que le Conseil du Barreau de Montréal, avec l’appui de la Conférence des anciens bâtonniers, a choisi de lui remettre le Prix Pierre-Fournier du Barreau de Montréal.
Me Fournier, chère Magali, au nom du Barreau de Montréal, de ses employés et de ses 15 000 membres, mais aussi, au nom de tous ces gens qui ont profité de ta bienveillance et de ta générosité, du fond du cœur, merci !