13 juin 2024
Figure de maître – Me Esther Sterling
Me Esther Sterling : les relations humaines avant tout
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Avocate à la DPJ depuis son assermentation en 2020, Me Esther Sterling a été intervenante au Centre jeunesse de Montréal avant d’entamer sa carrière en droit, vouant ainsi toute sa vie professionnelle à la protection de la jeunesse. En devenant avocate, Me Sterling a su réaliser un rêve d’enfance et répondre à toutes ses aspirations, et ce, dans un souci d’entrer en relations avec les autres.
Alors qu’elle est adolescente, Me Sterling et sa famille quittent le Québec pour la Floride où elle continue ses études secondaires. Inspirée par des séries télévisées comme Law and Order et les romans de John Grisham qu’elle a presque tous lus, Me Sterling a toujours voulu devenir avocate. Pour y parvenir, elle commence par compléter un baccalauréat en criminologie à la Florida State University, mais après des démarches infructueuses pour continuer des études en droit aux États-Unis, elle décide de revenir au Québec.
De retour à Montréal, elle fait reconnaître ses études en criminologie et décroche un emploi chez Garda, avant de tomber dans l’univers de la protection de la jeunesse en devenant intervenante sociale au Centre La Traversée, un foyer de groupe contractuel en plein cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Elle y accompagne alors les jeunes de la DPJ au quotidien et les soutient dans tous les aspects de la vie courante.
Quelques années plus tard, elle rejoint le Centre Jeunesse de Montréal où elle occupe tout d’abord un poste d’éducatrice, puis d’agente de relations humaines, ce qui lui permet de travailler davantage avec les familles et les organismes communautaires. Un peu sur un coup de tête, avec le désir d’en faire toujours plus, elle complète une maîtrise en administration publique à l’ENAP. Par la suite, elle devient conseillère cadre au service des ressources humaines où elle supervise les employés qui sont sur la liste de rappel toujours au Centre Jeunesse de Montréal.
En 2015, voyant l’avenir d’un œil incertain avec la réforme Barrette qui prévoit l’abolition de plusieurs postes de cadre dans le réseau de la santé et des services sociaux, elle réalise son rêve et commence des études en droit à l’UQAM. Pendant ses études, elle travaille toujours dans l’établissement du Centre Jeunesse de Montréal du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et encadre des éducateurs au centre de réadaptation du Mont Saint-Antoine où elle avait travaillé comme éducatrice : « Cette période a été un véritable tourbillon où je conciliais des études à temps plein, un travail à temps plein et ma vie de famille. J’ai été beaucoup inspirée par ma mère qui arrivait toujours à atteindre ses objectifs et que rien n’arrêtait. »
Après ses études en droit, elle fait son stage à la DPJ à Montréal, où elle est rattachée aux Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw qui desservent une clientèle majoritairement anglophone. Aujourd’hui, elle travaille toujours au sein de cet établissement et a été nommée dernièrement coordonnatrice au sein de son équipe : « La relation d’aide est mon créneau. J’aime regarder les gens évoluer et voir qu’il y a toujours espoir. Dans mon rôle d’avocate, je peux avoir un impact positif. Avant tout, j’aime le contact humain. Je crois qu’on est toujours plus fort ensemble, que si on prend les décisions d’un commun accord, on a plus de chances d’aller plus loin qu’on pensait au départ. »
Le droit a en quelque sorte permis à Me Sterling de développer une nouvelle vision en matière de la protection de la jeunesse. « Je crois en l’importance de favoriser le dialogue et la discussion entre les différentes parties et de concilier les positions dans le meilleur intérêt de l’enfant. Le système contradictoire n’est pas toujours la solution pour arriver à la meilleure décision pour l’enfant. Il y a une dimension humaine en matière de protection sociale et il ne faut pas voir les choses seulement de façon légale. »
Me Sterling aime sa pratique d’avocate qui lui permet de garder un lien avec son bagage professionnel. Emplie d’un sentiment d’accomplissement, elle se voit encore de nombreuses années à la DPJ à aider les autres et à croire en l’importance des relations humaines.
En faisant revivre la chronique Figure de Maître, créée sous le bâtonnat de Me Lynne Kassie en 2000, le Barreau de Montréal souhaite mettre en lumière des avocats inspirants, auteurs de réalisations exceptionnelles et qui, à travers leurs actions, contribuent à faire rayonner la justice profession.
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