28 juin 2022
Figure de maître – Me Fernando Belton
Me Fernando Belton : croire en l’implication sociale
Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat
Membre du Barreau depuis 2015, Me Fernando Belton pratique en droit criminel et pénal dans un cabinet qu’il a lui-même fondé. Sensible aux enjeux sociaux actuels, il est le président et le cofondateur de la Clinique juridique de Saint-Michel (CJSM) où il coordonne notamment l’équipe de profilage racial. Il ne fait aucun doute que l’engagement occupe une place prépondérante dans l’impressionnant parcours professionnel de ce jeune avocat
L’intérêt de Me Belton pour le droit criminel et pénal est né d’un cours de Tribunal-école pendant ses études en sciences juridiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il rencontre alors deux criminalistes, Mes Lida Sara Nouraie et Nicholas St-Jacques, qui l’ont grandement inspiré et qui lui ont donné la piqure pour ce domaine. Après avoir complété son baccalauréat, il entame un stage à la Cour municipale de Montréal où il est procureur de la poursuite. Il se lance ensuite à son compte et démarre son propre cabinet, Belton avocats, qui compte aujourd’hui trois juristes.
Une partie de la clientèle de Me Belton est constituée de jeunes contrevenants : « On ne traite pas ces dossiers comme ceux des adultes. On doit faire preuve d’une sensibilité particulière et préconiser une approche de collaboration avec la poursuite pour trouver des solutions et sortir le jeune de la situation dans laquelle il se trouve. C’est très gratifiant comme type de pratique. » Me Belton représente aussi des personnes victimes de profilage racial dans le cadre de poursuites contre les municipalités. Dans ce type de dossiers, il apprécie particulièrement le travail d’équipe, notamment avec des avocats civilistes.
La fondation de la CJSM
Pendant ses premières années de pratique, il s’implique à la Clinique juridique de l’UQAM et au Service d’information juridique à la Cour municipale de Montréal. En 2019, il fonde avec Me Limartine Angrand, qui était alors présidente de l’Association des étudiants noirs en droit de l’Université de Montréal, la CJSM. Aujourd’hui, ce sont 100 étudiants et 30 avocats bénévoles, ainsi que 11 employés qui y travaillent. D’ailleurs, une nouvelle clinique ouvrira bientôt ses portes à Ville-Saint-Laurent.
Pour ceux qui ne connaissent pas la CJSM, sa mission se divise en trois axes. Premièrement, elle offre des consultations juridiques gratuites aux résidents du quartier Saint-Michel, et ce, tous les lundis soir. Deuxièmement, elle travaille en collaboration avec d’autres organismes communautaires du quartier en leur proposant formations et ateliers. Finalement, la CJSM met de l’avant des projets visant à combattre le racisme sous toutes ses formes. C’est justement dans cette sphère d’activités de la clinique que Me Belton investit beaucoup de son temps.
Ce printemps, Me Belton donne aussi un cours sur le profilage racial à l’UQAM et également à l’Université d’Ottawa. Ce même cours sera offert à l’Université McGill à la session d’automne et à l’Université de Montréal à celle d’hiver. Par ailleurs, en plus d’enseigner, Me Belton complète aussi une maîtrise en droit criminel à la York University.
Un homme engagé
L’engagement de Me Belton a été reconnu par ses pairs. Au cours de sa jeune carrière, il a remporté plusieurs prix, dont celui d’Avocat JBM de l’année 2021, catégorie Pro bono / Implication sociale et le Prix de la relève de la faculté des sciences juridiques de l’UQAM, en 2021. En 2013, après ses études en droit, il avait également remporté la Médaille du Lieutenant-Gouverneur pour la jeunesse.
Père de trois enfants, âgés respectivement de 1, 3 et 8 ans, Me Belton croit plus que tout en l’importance de l’implication sociale. Pour lui, lorsqu’on a la chance de pratiquer une profession qui offre de nombreux avantages, la moindre des choses est de pouvoir redonner au suivant. Et le plus gratifiant dans tout ça, c’est de percevoir les impacts extraordinaires qui naissent de tous ses efforts.