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La Médaille du Barreau de Montréal remise à Me Paul Gérin-Lajoie
Le 2 septembre dernier, à l’occasion de la Journée du Barreau, le bâtonnier de Montréal, Me Marc Charbonneau, a remis la Médaille du Barreau de Montréal à Me Paul Gérin-Lajoie, C.C., G.O.Q., c.r. pour avoir défendu si brillamment le droit à l’éducation pour tous et pour l’impact qu’il a eu sur la société et sur la jeunesse d’ici et d’ailleurs.
Le sens de la justice a aiguillé toute sa vie, qu’il a consacré à l’accessibilité à l’éducation « pour qu’une nouvelle génération puisse se lever et bâtir leur village, leur région et participer au développement économique basé sur la durabilité et le respect de leur environnement et leur culture. »
« Dès le début de ma vie professionnelle, c’est à titre d’avocat que je voulais être reconnu, a déclaré le récipiendaire qui célèbre cette année ses 90 ans. Cela paraît logique pour un jeune homme issu de plusieurs lignées d’avocats et de juges. Aujourd’hui, être ainsi reconnu me touche profondément. » Le vibrant discours qu’il a livré pour l’occasion fut pour tous une véritable source d’inspiration.
Admis au Barreau du Québec en 1943, boursier Rhodes en 1945 et docteur en droit constitutionnel en 1948, Me Paul Gérin-Lajoie se consacre à la pratique du droit au sein du cabinet Lajoie, Gélinas et associés de Montréal, tout en prenant part à la vie publique du Québec.
L’année 1960 marque pour lui un tournant. Il est élu député libéral dans Vaudreuil-Soulanges au sein de l’équipe dite « du tonnerre » de Jean Lesage, qui a marqué le Québec.
Cette année marquant le 50e anniversaire de la Révolution Tranquille qui a façonné le Québec moderne, on ne peut passer sous silence le rôle de Me Gérin-Lajoie comme maître d’œuvre de la réforme de l’éducation, à titre de premier titulaire du ministère de l’Éducation, en mai 1964. Le ministère de l’Éducation remplace alors le ministère de la Jeunesse et fait suite aux conclusions du rapport Parent qui préconise la gratuité scolaire et l’accessibilité aux études. « Qui s’instruit s’enrichit » comme le dit la devise de l’époque.
Paul Gérin-Lajoie initie également les démarches qui mèneront à la création du réseau collégial québécois en 1967 et de l’Université du Québec en 1968. L’intégration des établissements d’enseignement à l’appareil étatique civil contribue à la définition du Québec comme société moderne, laïque et égalitaire.
Dans ce même esprit d’ouverture sur le monde, il a formulé en 1965 les principes de la politique internationale du Québec, appelée la doctrine Gérin-Lajoie, que l’on peut résumer par « le prolongement international des compétences internes du Québec ».
L’engagement de Me Gérin-Lajoie pour l’éducation et la coopération internationale conduira à la création, en 1977, de la Fondation Paul Gérin-Lajoie. Cette fondation a pour mission de contribuer à l’éducation de base des enfants et à l’alphabétisation des adultes dans les pays les plus démunis, de même qu’à l’éveil aux réalités internationales chez les enfants des écoles primaires au Québec et au Canada. La Fondation Paul-Gérin Lajoie œuvre plus particulièrement en Afrique francophone et à Haïti.
L’œuvre de Me Gérin-Lajoie pour l’éducation universelle donne tout son sens à la Convention internationale des droits de l’enfant de l’ONU, dont on célébrait les 20 ans en novembre 2009. Le droit à l’éducation est à la base de tous les autres droits, car à quoi sert-il d’avoir des droits si on en ignore l’existence et si l’on ne peut, de ce fait, les exercer ? Le droit à la scolarisation s’avère le moteur de l’évolution des droits de la personne à travers le monde. C’est grâce à la connaissance que l’on peut accéder à la liberté et Me Gérin-Lajoie l’a bien compris.
Par les initiatives de sa Fondation, très présente dans les écoles du Québec, Paul Gérin-Lajoie permet aux enfants d’ici d’être sensibilisés aux tristes réalités de la pauvreté et de l’analphabétisme qui sévissent encore de par le monde.
Par cette Médaille, c’est tout le Barreau de Montréal, et avec lui tout le Québec, qui le remercient d’avoir laissé l’éducation et une société plus juste en héritage.