17 octobre 2024

Figure de maître – Louis-Philippe Roy

Me Louis-Philippe Roy : prêter sa voix aux plus démunis

Par Pierre-Luc Beauchesne, avocat

Membre du Barreau depuis 2005, Me Louis-Philippe Roy pratique en droit criminel au bureau d’aide juridique de Montréal. S’efforçant de trouver des alternatives à la judiciarisation d’une clientèle souvent vulnérable, Me Roy est particulièrement sensible aux enjeux de santé mentale et réussit malgré tout à voir un peu de lumière dans toute la détresse humaine qu’il côtoie tous les jours.

Alors qu’il était enfant, Me Roy a vécu quelques années en République dominicaine où il a fait son primaire en espagnol de la 3e à la 5e année. Sa famille travaillait dans le domaine de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, mais était aussi impliquée auprès d’organismes communautaires. Me Roy se rappelle d’avoir été en mission dans des secteurs isolés et éloignés où les gens vivaient dans une certaine misère et pauvreté. Le contact avec ces réalités a eu un grand impact sur lui et l’a sans aucun doute orienté pour la suite des choses.

De retour au Québec, il entre pensionnaire à l’Académie Laurentienne, une école à vocation sportive située à Val-Morin dans les Laurentides, où il termine son primaire et fait tout son secondaire. Il s’implique activement dans la vie étudiante et devient même président du conseil étudiant en secondaire V. Ses implications lui permettent de faire de belles rencontres qui l’ont inspiré, notamment un de ses professeurs et directeur, Claude Cousineau, qui est devenu par la suite député à l’Assemblée nationale du Québec pendant près de 20 ans.

Pendant ses études en droit à l’Université de Montréal, Me Roy développe un intérêt marqué pour le droit criminel, notamment grâce au professeur Hugues Parent et ses enseignements sur les moyens de défense, la responsabilité pénale et les troubles mentaux. Me Roy veut plaider rapidement et aller à la Cour souvent. Il applique pour un stage au Centre communautaire juridique de Montréal au Bureau Maisonneuve-Mercier. Pendant six mois, il pratique en droit de la famille, plaide devant la Régie du logement (aujourd’hui le TAL), en plus de faire des dossiers de garde en établissement. Cette clientèle l’intéresse particulièrement, voyant des défis de taille où il faut souvent faire preuve de psychologie.

Après son stage, Me Roy fait le saut dans le domaine du droit criminel. Pendant ses premières années, il touche un peu à tout, de la garde téléphonique à une pratique à la Cour du Québec, à la Cour municipale de Montréal au tribunal de la jeunesse et même à la division des Appels-assises du Bureau d’aide juridique de Montréal. Depuis 2009, il a une pratique à volume à la Cour du Québec et dessert souvent une clientèle aux prises avec des problématiques de consommation et/ou de santé mentale. Il a agi dans des dossiers d’envergure, parfois extrêmement difficiles, dans lesquels souvent il y avait un enjeu de santé mentale. À titre d’exemple, en 2014, Me Roy représente une jeune mère souffrant de dépression post-partum aux prises d’hallucinations auditives et visuelles, accusée du meurtre de son bébé de deux mois et qui a été reconnue non-criminellement responsable après que plusieurs experts se sont prononcés dans ce sens.

En plus d’avoir été membre du conseil d’administration de l’Association des avocats de la défense de Montréal-Laval-Longueuil de 2016 à 2019, Me Roy dispense de la formation aux avocates et avocats et est invité à titre de conférencier, ayant acquis au fil des années une solide expérience en matière de justice et de santé mentale. Il siège notamment à la Table de concertation montréalaise en justice et santé mentale et est membre du comité directeur du programme Trajectoire Justice Santé Mentale (TJSM) de la Cour du Québec, à Montréal. Ce programme d’accompagnement permet aux individus présentant des problématiques de santé mentale qui doivent répondre à des accusations criminelles de bénéficier d’un plan d’intervention et d’un suivi adapté à leur problématique avec l’aide d’un intervenant pivot, plutôt que d’arriver à la fin du processus judiciaire avec un antécédent judiciaire et/ou une peine d’emprisonnement. L’objectif est de mettre fin au phénomène des portes tournantes en arrimant le client aux soins de santé et services sociaux ainsi qu’aux organismes communautaires. Me Roy veut surtout pratiquer une justice où l’on trouve des solutions durables et où l’on ne fixe pas seulement des dates d’audition.

Avant toute chose, Me Roy est heureux et fier d’être un avocat de l’aide juridique, une équipe de juristes chevronnés qui dessert en grande partie une clientèle démunie : « Nous sommes une famille qui se soutient au quotidien. Nous avons développé au fil des ans une expertise unique en matière de criminalité désorganisée. Nous voulons servir, accompagner, rassurer nos clients tout au long du processus judiciaire, tout en s’assurant que leurs droits sont respectés. »

Bien que ce ne soit pas tous les jours facile d’être confronté à autant de détresse humaine, Me Roy carbure à l’émotion et réussit aussi à trouver son équilibre auprès de sa conjointe et ses enfants qui pratiquent le hockey et le soccer au niveau élite. Et malgré tout, il aime être dans le feu de l’action et prêter sa voix à celles de personnes souvent vulnérables.

En faisant revivre la chronique Figure de Maître, créée sous le bâtonnat de Me Lynne Kassie en 2000, le Barreau de Montréal souhaite mettre en lumière des avocats inspirants, auteurs de réalisations exceptionnelles et qui, à travers leurs actions, contribuent à faire rayonner la justice.

Pour voir la liste de toutes les Figures de Maître, cliquez ici.