2015-2016 Me Julie Mousseau
Me Julie Mousseau : la bâtisseuse
Par Mélanie Dugré, avocate
(Article diffusé le 7 avril 2016)
Le Barreau de Montréal décerne cette année son Mérite à Me Julie Mousseau, afin de souligner son engagement de longue date et le dévouement avec lequel elle s’est investie au sein de divers comités au fil des années. La bâtonnière Magali Fournier indique que « Depuis 1998, Julie Mousseau a siégé et présidé de nombreux comités, de façon ininterrompue. N’ayant de cesse d’améliorer les activités auxquelles elle participe, je suis très heureuse de souligner ainsi son important travail au sein du Barreau ».
Les études en droit se sont imposées tout naturellement à cette femme fonceuse et déterminée. Fille d’un notaire qui a fortement encouragé sa progéniture vers cette discipline, Julie s’est néanmoins sentie peu emballée par la théorie du droit enseignée entre les murs de l’Université de Montréal. Le coup de foudre espéré s’est donc fait attendre, mais l’a violemment happée après qu’elle eut plongé les deux mains dans la pratique, dès son admission au Barreau en 1994. C’est au sein de la société nominale où elle avait effectué son stage, Malo Dansereau, qu’elle a lancé sa propre pratique, dans un univers où elle a littéralement tout appris, de la gestion de bureau aux grandes décisions stratégiques dans des dossiers variés et complexes. Julie estime que ses premières années de pratique se résument à polyvalence, alors qu’elle occupait dans des dossiers allant du droit familial au litige civil et commercial, en s’arrêtant en chemin à la cour municipale.
Puis, Julie Mousseau fait le saut à Justice Canada en janvier 2002, à la Direction des affaires fiscales, où elle se trouve toujours 14 ans plus tard. D’extrêmement diversifiée, sa pratique est passée à un domaine beaucoup plus spécialisé où les dossiers n’en sont pas moins fort variés, un ingrédient essentiel pour cette avocate qui carbure aux défis et fuit constamment la zone de confort. Terrorisée à l’idée de porter l’étiquette de “la madame des impôts”, elle reste discrète sur la nature de ses fonctions, se disant néanmoins comblée par son travail et la force de l’équipe de 15 avocats qui la forment.
C’est avec une candeur avouée que Julie Mousseau a elle-même approché madame Gislaine Dufault, il y a plus de 16 ans, afin d’offrir ses services et son temps au Barreau de Montréal. Elle a d’abord agi comme membre du Comité de liaison avec le public et du Comité des conférences d’or, dont le public cible était à l’époque les personnes âgées. De 1999 à 2005, elle a agi à titre de présidente de ce même comité avant de passer à membre de celui du Salon Visez Droit de 2005 à 2009 et du Comité du concours des débats oratoires. Animée de son éternelle quête de polyvalence et de diversité, elle prend les rênes de ce dernier en 2010. Elle est alors soufflée par la grande générosité des membres du Barreau qui s’impliquent au sein de ce comité où il y a fort à faire et par les belles rencontres qu’elle y fait. Julie Mousseau parle avec affection de ces confrères et consoeurs qu’elle côtoie et précise que si une amitié ne naît pas de chaque relation, des liens privilégiés sont bâtis à même les moments partagés au sein du comité.
L’équipe du Barreau de Montréal se trouve ébahie par l’incroyable sens de l’organisation de cette boule d’énergie. Elle voit tout, entend tout, note tout et apprend de tout. Chaque élément est soumis à son regard scrutateur. Elle possède le souci du détail qui fait toute la différence et permet, d’année en année, de mettre en place des changements et améliorations à la structure du comité et à son fonctionnement.
Ainsi, en 2011, Julie orchestre la fusion du Comité des débats oratoires à celui de La justice a bonne mine, un concours de rédaction annuel auquel les élèves des niveaux primaire et secondaire des écoles de l’île de Montréal peuvent participer. Le défi est grand puisqu’il existe à l’époque une certaine ségrégation entre ces comités. Mais sous la gouverne de Julie, la fusion s’effectue en douceur alors que la présidente se montre soucieuse que tous les membres aient droit de parole et voient leur point de vue entendu et respecté. Et parce que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, le Barreau de Montréal peut également compter sur le précieux apport de Louise Mousseau, la maman de Julie, une enseignante à la retraite dont les sages conseils ont contribué à faire grandir le concours de La justice a bonne mine.
La priorité de Julie Mousseau, à titre de présidente du Comité des concours, est de s’assurer que celui-ci soit inclusif et offre à tous d’égales chances de participer aux diverses étapes des concours, que ce soit lors des séances de débats oratoires, des remises de prix ou des visites du palais de justice avec les gagnants. Elle se dit par ailleurs parfois étonnée et surprise des thèmes choisis par le comité, mais toujours ravie de voir les produits finaux livrés par les étudiants lors des débats ou dans leurs textes d’opinion.
Julie Mousseau tergiverse quant à son avenir au sein du Comité des concours. Laisser sa place ou faire durer le plaisir encore un peu? Telle est sa grande question. Chose certaine, si elle quitte son siège, ce ne sera pas pour aller bien loin puisqu’elle se nourrit de cette implication qui lui offre des occasions uniques de bâtir et construire des projets en équipe. Cette collégialité et cette conviction d’avancer ensemble dans la même direction avec un but commun soufflent par ailleurs sur elle comme un vent de fraîcheur en lui permettant de s’extraire de l’univers du litige qui en raison de sa nature même, la place constamment en opposition dans le cadre de ses fonctions professionnelles.
Ne soyez donc pas inquiets : si vous n’apercevez plus Julie Mousseau au Comité des concours, ne cherchez pas trop loin, car du Barreau de Montréal elle ne s’éloignera jamais.